Manuel PERALES fait partie des admirateurs de Jean MARIDOR. Il a bien voulu dédier à notre héros la magnifique aquarelle située en bonne place dans ce site. Sa passion l'a entraîné un jour dans le monde de l'aviation et tout naturellement vers nos braves aviateurs de la France Libre. C'est à lui que nous devons les trois tomes des bandes dessinées illustrant à la perfection et dans le détail "le Grand Cirque" de Pierre Clostermann ainsi que les 3 tomes sur le Normandie-Niemen :

C'est avec un réel plaisir que je lui dédie cette page en hommage à son travail et à notre amitié désintéressée. Il a bien voulu nous révéler son parcours qui l'a mené au succès, qu'il a sans nul doute confirmé avec sa série sur le Normandie-Niemen dont le troisième tome est paru ... 

"Je suis né en 1954, à Valence, Espagne, une belle ville située sur la côte méditerranéenne. En réalité je n´ai guère eu le temps de l´apprécier car mes parents, très tôt émigrèrent en France, dans la région des Bouches-du-Rhône, alors que je n´avais que neuf mois. Peu de temps après, une maladie d´origine virale qui atteint ma moelle épinière, me produisit une paraplégie définitive.

Dès cette époque, je ressentais une véritable fascination pour tout ce qui vole, et je suivais instinctivement du regard les oiseaux et les avions qui survolaient ma maison.

Bien vite je sentais naître aussi en moi une passion pour le dessin, auquel je dédiais tout mon temps, sans doute pour compenser mon immobilité forcée.

Puis suivirent les années passées dans des centres de rééducation, et de scolarité interne.

A l´âge de 15 ans, je découvrais au lycée pour handicapés de Neufmoutiers-en-Brie en Seine et Marne le livre "Le Grand Cirque" de Pierre Clostermann. Ce fut comme pour beaucoup de gens de ma génération un véritable choc qui confirma ma passion pour l´aviation. Je trouvais également dans ce livre une magnifique leçon de courage très utile pour ma vie quotidienne, avec l´exemple de ces jeunes aviateurs, exilés comme moi, et l´apprentissage chaque jour de la dure épreuve de perdre des amis, eux pendant la guerre, et moi à cause de nombreux camarades malades en phase terminale.

Je me promis alors de réaliser un jour une adaptation illustrée de cet ouvrage, une façon pour moi de rendre hommage à son auteur et à tous les aviateurs FAFL.

Étant autodidacte, une fois adolescent, je dus mettre néanmoins de côté ce projet pour suivre des études de droits à Bordeaux conformément au conseil des orienteurs scolaires qui ne voyaient pas de futur pour moi dans le dessin. Au cours de la deuxième année de Droit, cette fois à Aix-en-Provence, j´arrivais à la conviction que cette matière n´était pas ma vocation. Je commençais donc par m´enfermer chez moi et à pratiquer au maximum le dessin et la peinture. Au moment d´initier enfin mon projet sur le "Grand Cirque", au début de 1988, je décidais d´entrer en contact avec Pierre Clostermann afin de lui demander son autorisation pour adapter son livre. Après plusieurs mois d´effort, je réussis enfin à lui faire parvenir une lettre et les photocopies de mes premières pages. Le fait de savoir qu´il était informé était largement suffisant pour moi, et je ne n´espérais pas davantage.

Or une semaine plus tard, à ma surprise, je reçus une lettre de ce grand héros, m´invitant à le rencontrer chez lui et m´offrant son entière collaboration, de façon désintéressée, pour la réalisation de ce projet. Je le rencontrai donc au mois d´ août de cette même année, et ce fut un moment décisif dans ma vie, la chance me permettant de faire également connaissance de son ami et ancien compagnon d´escadrille, Jacques Remlinger. Une journée qui restera pour moi inoubliable.

Depuis, tous les trimestres, je vais lui rendre visite, même après la publication de cette adaptation, pour maintenir notre amitié, et pour aussi puiser auprès de lui l´inspiration que tout artiste ou écrivain historien passionné d´aviation trouve de façon infaillible en passant quelques heures en sa compagnie."