Son histoire, le plus jeune pilote de France

 

 

Compagnon de la libération

Insigne FAFL

FAFL

Les acteurs déterminants dans la vie de Jean :

 

Les acteurs de la Patrouille :

 

 

 

Rechercher dans la page

 touche r pour continuer

Claude Auguste François Jean BEASSE

alias Jim RAMMOND

dit "Bidouille"

né le 6 novembre 1919 à Angers

Matricule n° 30.304

cliquer pour imprimer la page

 

 

     Avec Jean Maridor, René le Bian, Roland Leblond, Gérald Léon et Maurice Traisnel, Claude Béasse fut l'un de ces 6 jeunes garçons de France qui formèrent ce qu'ils avaient appelé "La Patrouille". Seuls deux d'entre eux (Roland Leblond et Maurice Traisnel) reviendront. Les quatre autres tomberont pour la Liberté.

 

 

     Adopté par la Nation suite à un jugement du tribunal civil de la Seine du 16 juillet 1924, Claude Béasse est titulaire du Certificat d'Etudes Primaires. Il suit deux années de cours d'études supérieures puis exerce la profession de métallurgiste. Il commence à prendre des heures de cours de pilotage à l'aéro-club de Boulogne-Billancourt et obtient son brevet en septembre 1939. Il s'engage le 24 octobre 1939 pour la durée de la guerre.

haut de la page

     Il rejoint l'Ecole de Pilotage 24 de Dinan le 31 octobre 1939 puis gagne ensuite l'Ecole Civile de Pilotage de la Compagnie Française d'Aviation d'Angers-Avrillé le 11 mars 1940 d’où il sortira breveté le 27 avril 1940 sous le n° 29.631 avec ses galons de caporal-chef. Il est affecté à l'école de chasse n° 1 d'Etampes. En mai 1940, les troupes allemandes envahissent la France. Devant l’avancée de l'ennemi, l'école est repliée sur La Rochelle. Il effectue néanmoins un convoyage d'avion d'Angers à Agen puis rejoint l'école de chasse à La Rochelle qui se replie ensuite sur Saubrigues dans les Landes.

 

     Dés que la signature de l’armistice avec l’Allemagne devient évidente, Claude Béasse décide, avec René Le Bian, Gérald Léon, Jean Maridor et Roland Leblond, de se rendre en Angleterre, le seul pays encore en guerre contre l'ennemi allemand.

     Pour réaliser ce projet, les jeunes pilotes décident de se rendre à Saint-Jean-de-Luz, où des transports de troupes, affrétés par le Gouvernement britannique, évacuent des militaires dont un grand nombre sont polonais. Ils embarquent le 24 juin 1940 sur l' "Arandora Star" avec l'aide de soldats polonais. Sur ce bateau, à la vue des côtes anglaises, Maurice Traisnel se joint à ce groupe de pilotes. Ensemble, ils décident d'adopter le nom "la Patrouille". Ils débarquent à Liverpool le 27 juin 1940.

     Dés leur arrivée en Angleterre, Béasse (surnommé "Bidouille") et ses camarades sont rassemblés par les autorités anglaises au camp de "Arrow Park" et s’engagent le 29 juin 1940 dans les Forces Aériennes Françaises Libres (F.A.F.L). A ce moment-là, il totalise 130 heures de services aériens.

     Le 9 juillet 1940, ils sont dirigés sur la base R.A.F. de Saint-Athan, prés de Cardiff, où les volontaires français de l’armée de l’Air sont regroupés. Puis, ils rejoignent l’École de pilotage franco-belge sur la base RAF d’Odiham, le 2 novembre.

 

Claude BEASSE - Cardiff, 1er octobre 1940

Claude Béasse - Cardiff,

1er octobre 1940

Cliquer ...

La Patrouille à Cardiff le 1er octobre 1940

"La Patrouille" - Cardiff le 1er octobre 1940

Debouts de gauche à droite :

Maurice Traisnel - Jean Maridor - René Le Bian

Assis de gauche à droite :

Roland Leblond - Gérald Léon - Claude Béasse

Cliquer ...

René Le Bian, Jean Maridor et Claude Béasse - Odiham 1941

René Le Bian, Jean Maridor

et Claude Béasse - Odiham 1941

Cliquer ...

Claude Béasse à Odiham en mars 1941

Claude Béasse à Odiham

en mars 1941

Cliquer ...


     Après une brève mutation au Dépôt Central de Londres le 18 mars 1941, Béasse est envoyé au camp de Camberley dans lequel il séjourne jusqu'en juin 1941, puis il part enfin pour l'Ecole de pilotage élémentaire de Reading (N°8 Elementary Flying Training School). Promu au grade de sergent, il est ensuite envoyé, le 20 août 1941, ainsi que plusieurs de ses camarades, en stage à l'Ecole de pilotage militaire de Ternhill (n°5 Service Flying Training School) où il est breveté pilote n° 150. En décembre 1941, il rejoint la N° 53 O.T.U. (Operational Training Unit) de Llandow où il est transformé sur Spitfire.

haut de la page

     Le 30 janvier 1942, le mauvais temps dans ce Pays de Galles le contraint à un atterrissage forcé à Pengam Moors, le train d'atterrissage du Spitfire MKI - X4897 - s'affaisse. L'avion sera réparé et Claude Béasse reçoit finalement un message de mutation indiquant : "Defence of London - 11 th group - Northweald - 222 Natal Squadron" où il arrive en mars 1942 avec un autre camarade, Achille Brisset (Baker Albert), matricule 30.008. Il est affecté à la deuxième escadrille du 222 Squadron "Natal" basé à North Weald, commandé par le Squadron Leader Milne et équipé de Spitfire Vb (Achille Brisset, est affecté au même moment à la première escadrille commandé par le F/Lt Duval. Un autre français, Mathillon, s'y trouve déjà depuis une semaine). Il vole alors sous le pseudonyme de Jim Rammond puisque, comme ses camarades, il a été condamné à mort par le régime de Vichy, mais aussi afin de protéger les siens restés en France.

 

     Il effectue sa première mission le 2 avril 1942 puis deux autres, les 5 et 6 avril. Le 12 de ce même mois, il décolle à 12h35, à bord du Spitfire Vb numéro de série AD131, avec 11 de ses camarades, pour l'opération "Circus 122". Ils escortent neuf bombardiers bimoteurs "Boston" du 107 Squadron dont l'objectif est la gare d'Hazebrouck. Alors qu'ils arrivent près de leur cible, ils sont attaqués par des "Focke Wulf" Fw-190 de la JG26 (Jagdgeschwader 26), qui parviennent à abattre plusieurs appareils dont le Spitfire de Claude Béasse qui s'écrase dans le bois dit "de la Vanque" à Seninghem, à l'ouest de Saint-Omer.

 

     D'après certains témoignages Béasse aurait sauté en parachute, mais capturé par les allemands, il aurait été torturé puis fusillé par l'ennemi. Marcel Jullian, dans son livre "Jean Maridor, chasseur de V1" écrit :

 

"Le corps torturé de Béasse fut retrouvé après la Libération"

 

     Un témoignage plus précis mais cependant non authentifié à ce jour indique :

 

"Le 12 avril 1942, vers midi, son avion touché, il saute en parachute et tomba près du poste de garde du champ d'aviation allemand de Saint Omer, d'après un témoin, il s'était éraflé une jambe en tombant, blessure bénigne, les soldats allemands lui firent tout de suite un pansement, il fut emmené par deux officiers au mess, ils le firent manger avec eux puis l'un deux le lieutenant "Schpirz ?" lui prit sa bague, sa montre et ses papiers. Claude paraît-il était très calme, et ne paraissait pas du tout ennuyé. Après l'avoir fait monter en voiture avec eux, ils le firent conduire à la Kommandantur près du Kdt Braün, et dès lors il n'est plus revu. Il fut signalé par la Croix Rouge Internationale à Londres, enterré à Saint Omer."

 

     D'autres témoignages réunis par l'ami Jocelyn Leclerc, Président de l'association "Antiq' Air Flandres-Artois" et grand spécialiste de la question, reconnu pour ses recherches précises et sérieuses a, de son côté, pu réunir des témoignages d'habitants, témoins oculaires de l'époque, qui infirment clairement la version indiquée plus haut et qui se souviennent parfaitement que l'avion a fait un passage au ras des toits de Seninghem et a accroché un arbre dans sa chute avant de s'écraser. Le pilote était bien à l'intérieur du cockpit, plié en deux et sanglé, le corps sans vie.

haut de la page

     Monsieur Maurice Traisnel, qui fut l'acteur déterminant lors de l'exhumation et de la reconnaissance de son camarade, très touché par cette "affaire", m'a longuement parlé de Claude Béasse. Décédé le 1er mai 2007, Monsieur Traisnel ne croyait pas à cette première version ni à cette histoire de torture. Pour ma part j'abonde également à cette dernière version qui permet de clore définitivement un chapitre resté trop longtemps ouvert.

 

Epave du Spitfire de Claude Béasse en bordure du bois de Wanque

Epave du Spitfire de

Claude Béasse en bordure

du bois de Wanque

Collection JC Augst

© ECPAD France

Cliquer ...

Epave du Spitfire de Béasse en bordure du bois de Wanque

Epave du Spitfire de

Claude Béasse en bordure

du bois de Wanque

Collection JC Augst

© ECPAD France

Cliquer ...

Tombe de Claude Béasse dans le cimetière de Longuenesse

Tombe de Claude Béasse

dans le cimetière de

Longuenesse (62219)

Cliquer ...

 

EXHUMATION 

     Sans rentrer dans les détails de cette exhumation, des recherches avaient été effectuées par Madame Germaine L’Herbier-Montagnon qui avait retrouvé la tombe au nom de Jim Rammond au cimetière de Longuenesse (62219). Il a été décidé d’exhumer le corps de l’aviateur qui était susceptible d’être Claude Béasse. 

     Ainsi, le jeudi 19 avril 1945 à 16 heures, en présence de la famille Béasse, des autorités civiles, d’un représentant du Souvenir Français et du Lieutenant Maurice Traisnel des Forces Aériennes Françaises Libres, il fut procédé à l’authentification de la dépouille. C’est lui qui a pu identifier son camarade. Il m'avait raconté que chacun des six pilotes de la "Patrouille" connaissait le numéro du teinturier de leurs camarades. Ceux-ci avaient envisagé un jour de devoir reconnaître l’un d’eux dans de telles circonstances. Il faut cependant noter que cette version qu'il m'a relaté pourrait ne pas être rigoureusement exacte puisque les pilotes ont souvent changé de teinturier donc de numéros, au fur et à mesure de leurs affectations. L'existence de "La Patrouille" a été très brève et l'on ne peut être certain qu'ils se communiquaient régulièrement les nouveaux numéros des teinturiers. On ne s'attardera pas plus loin sur les circonstances de cette identification puisqu'il devait encore exister d'autres pistes qui ont pu être explorées et dont Monsieur Traisnel n'a pas voulu en parler, ce qui est fort légitime.

     Claude Béasse fut réinhumé dans la même tombe le même jour.

haut de la page

Décorations :

  • Médaille militaire à titre posthume le 22 octobre 1947

  • Croix de guerre 39-45

  • Médaille de la Résistance

Citation : Cité à l'ordre des F.A.F.L. le 3 juin 1942 :

 

"Jeune pilote de chasse plein de fougue qui s'est échappé de France dans des conditions difficiles pour continuer la lutte. Disparu au cours d'une mission dangereuse."

 

Mort pour la France en opération aérienne - Inhumé au cimetière de Longuenesse (62219) - parcelle 9, rangée A - tombe n°22 (anciennement n° 59)

 

SOURCES :

 

- Aviateurs de la Liberté - Colonel Henry Lafont - SHAA

- Cap sans retour - Germaine L'Herbier Montagnon - Editeur Raoul Solar

- Crashs sur le Pas-de-Calais - Hugues Chevalier - Editeur Les Echos du Pas-de-Calais

- Amicale des Forces Aériennes Françaises Libres

- Service Historique de la Défense

- Archives personnelles

 

 

REMERCIEMENTS :

 

- Lieutenant Maurice TRAISNEL

- Colonel Achille BRISSET

- Madame Thérèse MARIDOR

- Monsieur Jocelyn LECLERC

- Monsieur Bertrand HUGOT Membre d'honneur de l'Amicale des FAFL

 

* * * * *

haut de la page

Création le 31 mars 2010

Modifié le 10 octobre 2013

 

phpMyVisites | Open source web analytics Statistics